2. Arg. Faux arguments : sophisme // -I-A-P-

Un sophisme est un syllogisme dont la conclusion est fausse, absurde ou dont la justesse repose sur de mauvais fondements, et ce pour deux raisons principales :

• soit les prémisses sont vraies, mais le raisonnement est mal posé et la conclusion ne peut aboutir : elle sera fausse, absurde ou sans lien avec le raisonnement et donc non étayée (ce qui est redoutable, car vraiment trompeur). Il faut revoir la règle du syllogisme.
  Ex. : Tous les hommes sont mortels, or Socrate est mortel, donc Socrate est un homme. Cet exemple paraît un bon syllogisme, car il vrai que Socrate soit un homme, mais j'arrive à cette conclusion par hasard. En effet, remplacer " homme " par " chat " permet d'arriver au raisonnement logiquement absurde suivant : Tous les chats sont mortels, or Socrate est mortel, donc Socrate est un chat). Le raisonnement est mal posé, car il n'y a pas que les hommes qui soient mortels.

• soit les propositions de départ sont fausses malgré les apparences et la conclusion ne peut être que fausse ou absurde, mais avec toutes les apparences d'une vérité construite et solide.
  Ex. : Tout ce qui est rare est cher, or un cheval bon marché est rare, donc un cheval bon marché est cher. Dans cet exemple, la première prémisses est manifestement fausses puisque on peut trouver des choses rares qui ne soient pas chères. Il faudrait donc formuler ainsi : "presque tout ce qui est rare est cher, ce qui torpille le mauvais raisonnement. 

Malheureusement (nous l'avons vu avec le premier exemple), toutes les conclusions ne sont pas aussi évidemment fausses, ce qui permet de tromper facilement aussi bien celui qui l'emploie par inadvertance que son interlocuteur peu averti ou trop confiant.

Le sophisme est parfois employé par ignorance, quand on méconnait les règles strictes du syllogisme, parfois par stratégie avec mauvaise foi.  Dans les deux cas, il est redoutable, car il donne toutes les apparences de la rigueur scientifique et demande une réelle réflexion pour s'en prémunir, chose qui nécessite un temps et un recul qui manque souvent dans le feu de la discussion.