3. Oeuvre. La mort est mon métier

Robert Merle rédige La mort est mon métier de 1950 à 1952. Cette oeuvre qui participe à la fois du livre d'histoire et de la "re-création" romanesque raconte à la première personne la vie de Rudolf Hoess (sous le nom de Rudolf Lang), officier SS, commandant du camp d'Auschwitz et responsable de la mise en place de l'organisation technique de la solution finale.

Le livre est composé de deux parties. La première, plutôt biographique, s'inspire du résumé des entretiens que le psychologue américain Gilbert eut avec Rudolf Hoess lors du procès de Nuremberg. La deuxième évoque "d'après les documents du procès de Nuremberg, la lente et tatonnante mise au point de l'Usine de Mort d'Auschwitz".

Il raconte l'histoire d'un monstre qui agit "non par méchanceté, mais au nom de l'impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l'ordre, par respect pour l'Etat. bref, en homme de devoir".

Dans un récit au passé et à la première personne, qui commence en 1913, l'année de ses 13 ans, Rudolf Lang évoque d'abord une enfance marquée par un père déséquilibré, d'un rigorisme poussé à l'extrême et d'une religion mal comprise, avec lequel il entretient une relation étrange mêlant peur, respect et admiration. Il est éduqué dans la soumission aux ordres des adultes, le culte du devoir et dans une piété fragile qui repose plus sur la stricte observance d'un rite stérile et d'une morale stoïque que sur une relation d'amour. Il ne trouve aucun secours dans les autres adultes de sa famille qui sont lâches et lui paraissent méprisables quand ils ne sont pas lointains ou présentés comme dépravés (car le bon sens paraît une perversion à ceux qui ne le partagent pas). Il ne trouve pas non plus de secours aupès du prêtre de son école par qui, par un malheureux concours de circonstances, il va se croire trahi. Il perd alors la foi, et ce de façon irréversible, même après avoir appris son erreur.

Il a 14 ans lorsque son père meurt, il prend la place du chef de famille La guerre éclate la même année et Rudolf fait tout pour se faire enrôler malgré son jeune âge. 

Il suffira d'un épisode dramatique dans la cour de l'école

Le père de Rudolf a décidé que son fils deviendrait prêtre pour réparer une de ses erreurs de jeunesse à lui.

Son fils, habitué à l'obéissance, fais de son mieux pour contenter son père

La religion du jeune Lang, plus contrainte que comprise, mais Son père La soumission totale aux ordres des adultes. A sa mort, en 1914,